Patienter, c’est supporter sans délai
Jeu 13 Mar 2008 - 14:33
Patienter, c’est supporter sans délai
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La vie est un test. Très souvent, l’homme se trouve dans des situations difficiles pour son âme. Ce que lui demande alors Allâh, c’est de faire preuve de patience. Il existe différents types de patience, parmi lesquels le fait de supporter les épreuves de la vie.
C’est sur cette patience-là que porte ce hadith authentique rapporté par le grand compagnon Anas ibn Mâlik. Dans la version de Al-Bukhâriyy, le Prophète, sallallâhu ‘alayhi wa sallam, est passé près d’une femme qui pleurait sur une tombe. Il lui a dit : « Crains Allâh et sois patiente ! » Elle lui a répondu méchamment, sans le reconnaître : « Éloigne-toi de moi, pars ! Tu ne sais pas ce que c'est de souffrir comme je souffre aujourd'hui ! » Quand on l’a prévenue qu’elle venait de s’adresser au Prophète, c’est pleine de regrets qu’elle est allée le voir chez lui. Elle est entrée sans difficulté. Anas précise qu’il n’y avait jamais de portiers devant sa porte. Elle lui a présenté ses excuses en lui disant qu’elle ne l’avait pas reconnu. Et le Prophète lui a dit : « La patience doit se faire au moment où l’épreuve frappe. »
C’est un hadith court, mais qui nous donne des leçons bien précieuses, parmi lesquelles :
La patience est une obligation pour le croyant devant chaque épreuve, même les plus graves. Ici, la femme pleurait son enfant mort. Y-a-t-il douleur plus grande ?
Pour certaines personnes, patienter c’est ne pas montrer qu’on souffre. Par fierté, pour rester digne, pour ne pas se montrer faible, pour montrer qu’on est fort, pour ne pas déranger… Mais en islam, patienter c’est continuer à adorer Allâh le mieux possible malgré la souffrance. C’est pourquoi le Prophète a dit : « Crains Allâh et sois patiente ! » « Crains Allâh » signifie « cherche la protection contre le feu de l’enfer en continuant à obéir à Allâh ».
Rien ne justifie de commettre des péchés. Ici la femme pleurait. Et les savants déduisent qu’elle se lamentait violemment et pleurait à grands cris, ce qui est un péché. C’est pourquoi le Prophète l’a appelé avant tout à l’obéissance, c’est-à-dire à cesser immédiatement les péchés.
Il faut appeler les gens qui souffrent à la patience et à l’obéissance. Pour certaines personnes, compatir c’est laisser celui qui souffre faire ce qu’il veut. Par pitié. En islam, on encourage à revenir vers Allâh et à accepter le sort.
Ne pas patienter est non seulement un péché en soi, mais en plus cela peut engendrer un mal plus grand encore que l’épreuve. Ici la femme fait 4 erreurs du fait de son manque de patience : elle se lamente, elle n’écoute pas le bon conseil, elle agresse verbalement celui qui l’appelle à Allâh et, surtout, elle agresse son noble Prophète.
Patienter, c’est accepter l’épreuve comme un test venant d’Allâh. Un test auquel on ne peut échapper. Comment y arriver ? En ayant compris que tout ce qui arrive suit une décision juste d’Allâh. Allâh a donc décidé de nous éprouver. C’est la foi correcte dans le destin qui va aider à patienter. Les épreuves sont moins rudes pour le croyant, plus faciles à supporter, parce qu’il sait d’où elles viennent. Les conséquences sont alors moins graves pour lui sur le plan psychologique.
La patience qui est récompensée et aimée par Allâh est celle qui se produit dès que l’épreuve arrive. On accepte l’épreuve dès le début, non pas une fois que du temps a passé. Le début de l’épreuve, c’est justement le moment où il est le plus difficile de revenir à Allâh. C’est le moment de la surprise et de l’effroi. C’est un moment où on n’est pas en mesure de relativiser, de comprendre, de réfléchir. Soit on craque, soit on s’en remet à Allâh comme seul secours possible.
Il faut être humble. On ne va jamais atteindre le niveau d’humilité du Prophète, mais il faut faire au mieux. Dans ce hadith, l’humilité bien connue de notre Prophète se traduit par le fait qu’il n’avait pas de portier, ni de cour, ni de suivant comme les rois et les princes. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que la femme ne l’a pas reconnu.
Il faut prendre en compte l’état psychologique et les excuses sincères des gens. Le Prophète n’a pas fait punir la femme et pourtant son acte était grave. Il a accepté ses excuses et l’a bien traitée en la conseillant, comme si de rien n’était, alors que ce qu’elle avait fait était grave.
Il faut donner le bon conseil au bon moment. La femme venait d’enterrer son fils, elle était restée au cimetière et se lamentait. À ce moment, le Prophète lui a juste signalé qu’elle désobéissait à Allâh et qu’elle ne patientait pas. Il ne lui a rien dit d’autre parce que ce n’était pas le moment. Mais quand la femme s’est rendu compte de son erreur et qu’elle est allée voir le Prophète pour lui dire qu’elle avait compris et que maintenant elle patientait, à ce moment-là il lui a expliqué comment il fallait patienter. Parce que là c’était le bon moment. Elle avait accepté le conseil, avait reconnu son erreur et était prête à l’écouter
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