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Les Imams des 4 écoles Juridiques les plus connues
Lun 8 Jan 2007 - 14:21
L'IMAM ACH-CHAFI^IYY
Il s'agit de Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ibnou Idris ibni l-^Abbas Ibnou ^Othman Ibnou Chafi^ ibni s-Sa'ib Ibnou ^Oubaïd Ibnou ^Abdi Yazid Ibnou Hachim ibni l-Mouttalib ibni ^Abdi Manaf. ^Abdou Manaf est l'ancêtre du Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. Chafi^, l'aïeul de Ach-Chafi^iy, a pu, alors qu'il était encore très jeune, rencontrer le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. La mère de l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée est Fatimah bintou ^Oubaydi l-Lah ibni l-Hasan ibni l-Housayn Ibnou ^Ali Ibnou abi Talib.
^Amrou Ibnou Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallamad dit, l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, m'a dit : "Je suis né à ^Asqalan. Lorsque j'eus deux ans, ma mère m'a amené à La Mecque et je cherchais passionnément deux choses, le tir et la recherche de la connaissance. Au sujet du tir, j'ai obtenu tellement de succès que j'arrive à toucher dix cibles sur dix tirs". Mais il n'a pas parlé de la connaissance. Alors je lui ai dit: "Par Allah, tu es dans le sujet de la connaissance plus grand encore que ce que tu l'es dans le domaine du tir". Il est né en l'an 150 de l'Hégire, qui est l'année du décès de l'Imam Abou Hanifah que Allah les agrée.
LES CHOUYOUKHS DE L'IMAM ACH-CHAFI^IY
Il a étudié auprès d'environ 80 chaykhs qui comptaient parmi les plus éminents de leur siècle. Nous en citons quelques uns: Soufyan Ibnou ^Ouyainah, Malik Ibnou Anas, Foudayl Ibnou ^Iyad, Mouhammad Ibnou l-Hasan Ach-Chaybani et ^Abdou l-Lah Ibnou l-Moubarak. Beaucoup de grands ^Oulama' ont été formés auprès de lui. Parmi eux, on compte ceux qui sont des jurisconsultes comme l'Imam Ahmad Ibnou Hambal et l'Imam Abou Thawr que Allah les agrée, et beaucoup de ceux qui ont transmis son madh-hab sont cités parmi les ^Oulama' les plus importants.
L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, possède beaucoup de mérites, ce qui n'est pas accordé à tout le monde. D'abord, son ascendance qui le rend proche du Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. Ensuite, sa droiture et sa croyance pure qui est loin d'être altérée par les hérésies, ou encore sa générosité et la noblesse de son caractère. Et encore sa connaissance étendue dans le domaine de la Sounnah, ce qui lui permettait avec beaucoup d'aisance de trancher quant à la fiabilité de ce qui est transmis.
L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, a dit un jour: "Je suis parti pour être auprès de l'Imam Malik Ibnou 'Anas alors que je connaissais par coeur al-Mouwatta' ". Il m'a dit : "Présente-toi auprès de celui qui lira pour toi ". J'ai dit : "Mais je le connais ". Et j'ai commencé de réciter al-Mouwatta' devant lui. Alors il a dit : "S'il y a quelqu'un qui doit réussir, ce sera certainement ce jeune homme ».
Il faut savoir que l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, avait alors 13 ans.
Mouslim Ibnou Khalid az-Zinjiy a dit un jour à l'Imam Ach-Chafi^iy : "Toi, ô Abou ^abdi l-Lah, par Allah, il est certes temps que tu commences à donner des fatawa". C'est à dire, sans que tu reviennes à la parole des jurisconsultes. Et c'est pour montrer que l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, était devenu lui-même jurisconsulte.
L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, avait à ce moment là 15 ans. ^Abbas Ibnou l-Housayn a dit : "J'ai entendu Bahr Ibnou Naçr dire, quand on avait envie de pleurer, nous nous disions : Venez auprès de ce jeune Mouttalibiy pour réciter al-Qour'an". Lorsque nous arrivions près de lui, il commençait par réciter le Qour'an, jusqu'à ce que les gens commencent à tomber à terre devant lui et à pleurer tout haut, tant sa voix était belle à réciter le Qour'an. Lorsque Ach-Chafi^iy voyait cela, il s'arrêtait. Cet épisode s'est déroulé alors qu'il était encore jeune à La Mecque. Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, partageait sa nuit en trois tiers, le premier pour l'étude et l'écriture, le deuxième pour la prière et le troisième pour le sommeil.
Abou ^abdi l-Lahi Ach-Chafi^iy est resté auprès de l'Imam Malik que Allah les agrée, à Médine et ce alors qu'il était auparavant auprès des ^Oulama' de La Mecque. Après Médine, il est parti à Baghdad, et c'est là qu'il a commencé à devenir célèbre. Al-Hamidiy a dit : "Nous avions envie de répliquer contre les partisans de la déduction "Ar-Ra'you " et nous n'avions pas trouvé la bonne façon de faire, jusqu'à ce que Ach-Chafi^iy nous vienne et nous ouvre les portes". En plus de tout cela, il était très fort dans le domaine de la croyance. Il répliquait avec force contre les hérétiques et les musulmans conservent de lui beaucoup de paroles très importantes dans le domaine et de ce qui renforce les arguments de ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah contres les égarés.
Ishaq Ibnou Rahawayh a dit, mon père m'a dit : "Ach-Chafi^iy a débattu un jour avec un faqih. Alors il a commencé à détailler, à vérifier, à aller dans la finesse des détails, et le faqih lui dit : C'est la méthode des gens de al-kalam et non la méthode des gens de al-Halal wa l-Haram". Il a répliqué : "Nous avons maitrisé cela avant ceci ".
L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, a beaucoup écrit. Nous citons certains titres parmi beaucoup d'autres : Ithbatou n-Noubouwwah : la confirmation de la mission de Prophète, ar-Raddou ^ala l-Barahimah : la réplique contre les Brahmanes, ar-Risalah : le premier écrit sur ce qui est abrogé et abrogatif dans le Qour'an et la Sounnah, le premier écrit sur Ouçoulou l-Fiqh, c'est à dire sur les règles de base de l'interprétation et de la déduction des lois à partir des textes de la Chari^ah, al-Fiqhou l-Akbar et al-Oumm : la source, sur les détails du fiqh.
Au sujet de son décès
L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, est décédé le dernier jour de Rajab, l'année 204 de l'Hégire en Egypte. On a écrit sur sa tombe : "Ceci est la tombe de Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iy. Il témoigne qu'il n'est pas de divinité à part Allah, unique et sans associé et que Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), est le Messager de Allah. Que le paradis est une réalité, que l'enfer est une réalité, que l'heure viendra sans doute aucun à son sujet, que Allah ressuscitera ceux qui sont dans les tombes. Et que sa prière, son rituel, sa vie et sa mort sont à Allah le Seigneur des mondes qui n'a pas d'associés. Ainsi a-t-il été ordonné d'agir, et il fait partie des musulmans. Conformément à ceci il a vécu, et de même il est mort, et conformément à cela, il sera ressuscité vivant, 'In cha'a l-Lah".
Le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, a dit ce qui signifie : "Le ^alim de Qouraych remplit la terre de connaissance".
L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, ainsi que d'autres grands ^Oulama' déclarent que ce hadith vise l'Imam Ach-Chafi^iy car il n'y a pas eu un ^alim de Qouraych qui eut sa notoriété. Ainsi, quand il est arrivé à Baghdad il a été suivi par un grand nombre de ^Oulama', ils abandonnaient leur Madh-hab pour adhérer au sien. Actuellement un grand nombre de peuples musulmans de part le monde suivent son Madh-hab, à titre d'exemple : l'Indonésie, la Malésie, l'Egypte, beaucoup d'états musulmans de l'ex-URSS sont à forte majorité Chafi^ite.
Son école est suivie de façon massive en Irak et dans beaucoup de pays du Moyen-Orient. Et cela prouve davantage que l'Imam Ach-Chafi^iy est le ^alim annoncé par le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, dans le hadith précité. Salih, le fils de l'Imam Ahmad a dit : "Mon père a marché à côté du mulet de Ach-Chafi^iy, alors Yahya' Ibnou Ma^in lui a envoyé dire: « Ô Abou ^Abdi l-Lah, tu ne t'es satisfait que par une marche aux côtés du mulet de Ach-Chafi^iy". Et l'Imam Ahmad a répondu : "Ô Abou Zakariyya, si tu avais marché de l'autre côté c'eut été plus utile pour toi".
L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a dit : "Je ne me suis pas couché depuis trente ans sans faire une invocation pour Ach-Chafi^iy".
Al-Hamidiy disait lorsqu'il rapportait de Ach-Chafi^iy : "Le maitre des fouqaha', Ach-Chafi^iy, nous a transmis... ".
L'Imam Abou Thawr que Allah l'agrée, disait : "Celui qui prétend qu'il a vu quelqu'un comme Ach-Chafi^iy dans sa connaissance, dans sa maitrise de la langue et son éloquence, dans son savoir, dans sa fermeté et sa maitrise des connaissances en général aura menti. Il n'avait pas d'égal".
Abou Dawoud rapporte dans ses Sounnan de Abou Hourayrah que Allah l'agrée, que le Messager Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, a dit ce qui signifie : "Allah envoie au terme de chaque centaine d'années pour cette communauté quelqu'un qui lui revivifie sa religion".
L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, ainsi que beaucoup de grands ^Oulama' disent que, au terme du premier siècle, c'était le calife éclairé ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz, au terme du deuxième siècle c'était l'Imam Ach-Chafi^iy, et au terme du troisième siècle c'était l'Imam Abou l-Hasan al-Ach^ariy que Allah les agrée.
Seigneur fais que nous soyons sur le chemin des disciples des Imams véridiques, ceux qui œuvrent dans cette religion. Que Allah ta^ala accorde à l'Imam Ach-Chafi^iy constamment les expressions étendues de Sa Miséricorde
- salam
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Date d'inscription : 27/12/2006
Re: Les Imams des 4 écoles Juridiques les plus connues
Lun 8 Jan 2007 - 15:36
L’Imâm Ahmad Ibn Hanbal
v
Ahmad Ibn Hanbal [1] naquit à Bagdad, dans l’une des maisons nobles des Banû Shaybân, au cours du mois de Rabî` Al-Awwal de l’an 164 A.H. — en novembre 780 E.C. —. Orphelin de père, dès avant sa naissance, il fut élevé par sa mère qui veilla à lui donner la meilleure éducation et à lui enseigner les savoirs primordiaux en ces temps. Il mémorisa le Noble Cora avant de se lancer avec avidité dans l’apprentissage du Hadîth. Au petit matin, il se dépêchait de se rendre auprès de son maître pour être le premier de ses étudiants à se rendre aux études. Lorsqu’il sortit de la petite enfance, il rejoignit le cercle de l’Imâm Abû Yûsuf — le brillant disciple de l’Imâm Abû Hanîfah et le premier homme à exercer la fonction de Grand Juge (Qâdî Al-Qudâh) — où se retrouvaient pêle-mêle étudiants, savants et magistrats. Il passa quatre ans dans le cercle d’Abû Yûsuf durant lesquels il prit en note tout ce qu’il entendait, soit l’équivalent de quatre malles d’écrits. Il assita également au cercle du Maître des Savants du Hadîth à Bagdad, Hushaym Ibn Bashîr As-Sulamî. Dès qu’un savant séjournait à Bagdad, il veillait à prendre contact avec lui et à se former auprès de lui. Il se forma ainsi auprès de Nu`aym Ibn Hammâd, `Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî et `Umayr Ibn `Abd Allâh Ibn Khâlid.
La quête du savoir
Âgé de douze ans, Ahmad Ibn Hanbal entama sa quête du savoir vers l’an 186 A.H., circa 802 E.C. Il se rendit à Basorah, à Koufah, à Ar-Ruqah, au Yémen et dans le Hijâz et rencontra de nombreux grands savants et juristes du monde musulman tels que Yahyâ Ibn Sa`îd Al-Qattân, Abû Dâwûd At-Tayâlisî, Wakî` Ibn Al-Jarrâh, Abû Mu`âwiyah Ad-Darîr, Sufyân Ibn `Uyaynah, et Ash-Shâfi`î. Ibn Hanbal suivit longuement ce dernier et se forma auprès de lui à la jurisprudence et ses fondements. L’Imâm Ahmad réservait beaucoup de respect et d’admiration pour l’Imâm Ash-Shâfi`î au point que, pendant quarante années consécutives, il ne passa pas une nuit sans faire des invocations en faveur de son maître. Lorsqu’il narrait le hadîth du Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — selon lequel : « Au début de chaque siècle, Dieu envoie un réformateur qui renouvelle à cette communauté les affaires de leur religion. » [2], il disait : « Dieu — Exalté soit-Il — a envoyé notre maître `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz au début du deuxième siècle pour renouveler à cette communauté sa religion, et j’espère qu’Ash-Shâfi`î soit celui envoyé au début du troisième siècle. » De son côté, l’Imâm Ash-Shâfi`î fit l’éloge de son disciple disant : « Je n’ai point vu plus connaisseur du Livre de Dieu que ce jeune homme Qurayshite. » Lorsqu’on interrogea l’Imâm Ash-Shâfi`î sur la raison qui le poussait à recevoir et à rendre visite fréquemment à l’Imâm Ahmad, il répondit par ces vers de poésie :
Qâlû yazûruka Ahmadu wa tazûruhû *** qult ul-fadâ’ilu lâ tubârihu manziluhû
in zâranî fa bi-fadlihî aw zurtuhû fa li-fadlihi *** fal-fadlu fil-hâlayni lahû
Traduction :
Ils dirent : “Ahmad te rend visite et tu lui rends visite.” *** Je répondis : “Les vertus ne quittent point sa demeure.”
S’il me rend visite, le mérite est sien et, si je lui rends visite, c’est pour son mérite. *** Dans les deux cas, le mérite est sien.
Ainsi voit-on un bel exemple de respect mutuel entre les savants et combien cela contraste avec le comportement des gens sectaires qui, pour grandir leur maître, se croient obligés de dénigrer les autres savants.
L’attachement de l’Imâm Ahmad à la science était tel qu’aucun obstacle ne pouvait l’en empêcher. Tout savant qu’il était, reconnu et loué par ses maîtres et par ses pairs pour ses compétences et sa maîtrise, il n’hésitait pas à saisir sa plume et à s’asseoir en tant que disciple écoutant et consignant humblement les enseignements prodigués par autrui. Ses contemporains objectaient : « Abû `Abd Allâh, tu as atteint un rang élevé, tu es l’Imâm des musulmans. » Il répondait : « Ma plume m’accompagnera toujours, jusqu’à la tombe ! »
Par ailleurs, il se donna beaucoup de mal pour rejoindre `Abd Allâh Ibn Al-Mubârak qu’il dut suivre à la trace de pays en pays pendant longtemps. Une fois en sa compagnie, il puisa dans sa science en matière de Hadîth et d’Éthique. Ce dernier lui enseigna notamment l’ascétisme véritable. Il distribuait des gâteaux alors qu’il ne mangeait en majorité que du pain. Lorsqu’il avait envie de quelque mets délicieux, il invitait toujours quelqu’un à sa table car, disait-il, la nourriture mangée en compagnie d’invités est exemptée de tout compte-rendu. On lui dit un jour que sa fortune s’était amenuisée et qu’il fallait qu’il soit moins généreux, il répondit que, de toute façon, il ne lui restait plus longtemps à vivre. Tout comme `Abd Ar-Razzâq le Yéménite, il voulut faire don d’une somme d’argent à l’Imâm Ahmad, mais ce dernier déclina rappelant qu’il lui tenait compagnie pour son savoir et non pour son argent.
L’enseignement et la fatwa
En 204 A.H. — 819 E.C. —, l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal se consacra à l’enseignement et à la fatwa à Bagdad. Jusque-là il s’était refusé à la fatwa en attendant d’atteindre l’âge de quarante ans et ce, pour diverses raisons :
1. Il voulut suivre l’exemple du Prophète, repris par `Abd Allâh Ibn `Umar — que Dieu l’agrée — [3].
2. Il tenait les assemblées de fiqh et de fatwa en grande estime, considérant qu’elles étaient les lieux de l’héritage prophétique.
3. Il s’interdisait d’exercer cette activité du vivant de son Sheikh et Maître l’Imâm Ash-Shâfi`î.
Il eut nombre de disciples brillants comme Abû Bakr Al-Marwazî — son disciple préféré pour sa science et son scrupule —, Abû Bakr Al-Athram, Ishâq Ibn Mansûr At-Tamîmî, Ibrâhîm Ibn Ishâq Al-Harbî, Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd et Baqiyy Ibn Mukhallad.
Son école juridique
L’Imâm Ahmad ne consigna pas lui-même son école juridique, ni ne rédigea le moindre traité de jurisprudence. Il ne dicta pas non plus les verdicts de son école à ses disciples et détestait qu’on consignât ses opinions et ses fatwas. On doit la compilation de la jurisprudence hanbalite à Abû Bakr Al-Khallâl (décédé en 311 A.H., 923 E.C.), le disciple d’Abû Bakr Al-Marwazî. Celui-ci parcourut les contrées à la recherche des verdicts rendus par l’Imâm Ahmad et réussit à en recueillir un nombre sans précédent qu’il classifia dans son ouvrage en vingt volumes intitulé Al-Jâmi` Al-Kabîr (« Le grand recueil »). Ensuite, il se consacra à enseigner la jurisprudence de l’Imâm Ahmad dans la Mosquée d’Al-Mahdî à Bagdad. L’école juridique de l’Imâm Ahmad venait ainsi de naître et était passée d’une somme éparse d’opinions transmises oralement à un corpus écrit.
Puis, Abû Al-Qâsim Al-Khiraqî (décédé en 334 A.H., 946 E.C.) se chargea de faire une synthèse de la compilation réalisée par Abû Bakr Al-Khallâl qu’on connaît sous le titre de Mukhtasar Al-Khiraqî (« L’abrégé d’Al-Khiraqî »). Son ouvrage connut beaucoup de succès, si bien qu’on lui connaît près de trois cents commentaires et explications dont notamment Al-Mughnî d’Ibn Qudâmah Al-Maqdisî (décédé en 620 A.H., 1233 E.C.). Non seulement Ibn Qudâmah commenta l’ouvrage, mais il se chargea également de relever les différentes opinions existant au sein de l’école tout en fournissant les arguments des différents partis et en arbitrant entre eux, le tout dans un style remarquablement fluide et précis.
Ensuite, Ibn Taymiyah l’Aïeul (Ibn Taymiyah Al-Jadd), alias `Abd As-Salâm Ibn `Abd Allâh — décédé en 652 A.H., 1254 E.C. —, fit une classification des questions juridiques de l’école hanbalite dans son ouvrage Al-Muharrar. Après cela, la littérature hanbalite se multiplia et se démocratisa.
L’Imâm Ahmad vit passer quatre califats successifs de son vivant. D’abord, il y eut le califat d’Al-Ma’mûn, ensuite celui d’Al-Mu`tasim, puis celui d’Al-Wâthiq et enfin celui d’Al-Mutawakkil. En cette période, les Mu`tazilites avaient pris beaucoup d’envergure et jouissaient d’une grande influence dans les cercles du pouvoir, notamment du temps du Calife Al-Ma’mûn. Ce dernier était le disciple de Abû Hudhayl Al-`Allâm, l’un des chefs du mu`tazilisme, si bien qu’il fut subjugué par la philosophie grecque. Profitant de cette relation privilégiée, le Mu`tazilite sectaire Ahmad Ibn Abî Dhu’âd ne cessa de se rapprocher du Calife et de l’entretenir tant et si bien que ce dernier en fit son ministre et son conseiller. Or, nous avons vu précédemment que l’Imâm Ahmad était éloigné de la philosophie et du mu`tazilisme et attaché à la Sunnah et à la tradition des pieux prédécesseurs.
À cette époque, les Mu’tazilites proclamèrent la thèse de la création du Coran, c’est-à-dire que le Coran est une créature accidentelle et qu’il n’est pas la parole éternelle et ancienne de Dieu, thèse que le Calife Al-Ma’mûn reprit à son compte. En 218 A.H., 833 E.C., le Calife Al-Ma’mûn envoya un décret à son représentant à Bagdad, Ishâq Ibn Ibrâhîm, clarifiant cette thèse et l’étayant — d’après leurs dires — de preuves scientifiques détaillées. On pense cependant que ce décret n’est pas de la composition du Calife Al-Ma’mûn mais émanerait plutôt de son conseiller mu`tazilite. Toujours est-il qu’il fut ordonné à Ishâq de réunir tous les savants de Bagdad et de les convaincre que le Coran était une créature et de démettre de leurs fonctions tous ceux qui s’opposeraient à la doctrine officielle.
Dans un premier temps, Ishâq exécuta l’ordre du Calife de réunir les savants afin de les convaincre et congédia de leurs emplois ceux qui s’y opposaient, puis il envoya au Calife les réponses que ces derniers opposaient à la doctrine de la création du Coran.
Dans son livre intitulé Târikh Al-Jadal (« L’histoire du débat contradictoire »), Sheikh Mohammad Abû Zahrah rapporte longuement les interrogatoires conduits par les inquisiteurs du Calife Al-Ma’mûn, dont voici un extrait :
« Il (L’inquisiteur Ishâq Ibn Ibrâhim) se tourna de nouveau vers Ahmad Ibn Hanbal et lui demanda : “Que dis-tu à propos du Coran ?” Il répondit : “Il est la Parole de Dieu.” Il lui demanda : “Est-il créé ?” Il répondit : “Il est la Parole de Dieu, je n’ai rien d’autre à ajouter.” Alors, il lui demanda de lire la formule exigée par le Calife mais l’Imâm s’arrêta après la phrase “Rien n’est à Sa ressemblance et Il est l’Audient le Clairvoyant” et refusa de dire "Aucune de Ses créatures ne lui ressemble dans quelque qualité que ce soit, de quelque façon que ce soit" (...) Ishâq interrogea Ahmad Ibn Hanbal : “Que signifie ’Il est l’Audient le Clairvoyant’ ?” Il répondit : “Il est Tel qu’Il S’est décrit Lui-Même.” Il demanda de nouveau : “Qu’est-ce que cela signifie ?” Il répondit : “Je ne sais pas, Il est Tel qu’Il S’est décrit Lui-Même.” »
Dans un second temps, le Calife écrivit de nouveau à son représentant à Bagdad lui ordonnant de licencier ceux qui s’opposent à cette thèse, de les arrêter et de les envoyer au Calife sous peine de mort. L’Imâm Ahmad était parmi les savants ayant été arrêtés et envoyés dans leurs chaînes à Tartûs. En route, certains révisèrent leurs opinions sous l’emprise de la peur, d’autres trépassèrent, tandis que l’Imâm Ahmad campa sur sa position malgré les menaces répétées. À quelques heures de leur arrivée à Tartûs, l’Imâm Ahmad s’agenouilla et leva les yeux au ciel disant : « Seigneur, Ta patience a désabusé ce tyran si bien qu’il eut la témérité d’agresser tes saints, les frappant et les tuant. Ô Allâh, si le Coran est Ta Parole incréée, fais-nous jouir de sa protection. » Sur ce, Al-Ma’mûn décéda avant l’arrivée de l’Imâm Ahmad. Ce dernier fut détenu en prison le temps que les affaires de l’État se stabilisent.
Al-Mu`tasim, le frère du défunt Calife, prit le pouvoir et, suivant les ultimes recommandations d’Al-Ma’mûn, rapprocha Ibn Abî Dhu’âd de lui, cet ennemi déclaré de l’Imâm Ahmad. Ainsi l’Imâm Ahmad fut-il enchaîné et emmené dans ses chaînes à Bagdad où il subit de longs interrogatoires en présence du Calife. Incapables de recueillir son adhésion à leur doctrine par quelque moyen que ce soit — ni les promesses d’argent ni le débat contradictoire —, l’Imâm Ahmad fut suspendu par les pieds et flagellé jusqu’à l’évanouissement, sans aucun égard à son savoir ni à son rang. Son calvaire dura deux ans et demi... La colère des juristes commença à gronder à Bagdad, ces derniers campèrent devant la porte d’Al-Mu`tasim demandant la libération de leur maître, l’Imâm Ahmad.
Une fois relâché, ce dernier rentra chez lui soigner ses plaies. Lorsqu’on l’interrogea au sujet du Calife Al-Mu`tasim, il demanda à Dieu de lui faire miséricorde et de lui pardonner, affirmant qu’il aurait honte d’arriver le jour du jugement avec des réparations à réclamer. L’Imâm Ahmad aurait bien pu décrété la mécérance du Calife, du temps d’Al-Ma’mûn et d’Al-Mu`tasim, mais la crainte de Dieu le poussait à dire qu’il est illicite de rentrer en dissension contre le Calife tant que ce dernier était musulman, ce qui correspond à l’opinion adoptée par la majorité des savants musulmans.
Pour éviter les troubles, il fut assigné à domicile à l’époque du Calife Al-Wâthiq, entre 227 et 232 A.H. Il ne sortait de chez lui que pour accomplir les prières. Puis, lorsque le Calife Al-Mutawakkil prit le pouvoir, la doctrine de la création du Coran fut abolie et l’Imâm Ahmad réhabilité. Il put alors poursuivre ses activités d’enseignement et de narration du Hadith dans la mosquée.
sources: http://www.islamophile.org/spip/article1268.html
v
Ahmad Ibn Hanbal [1] naquit à Bagdad, dans l’une des maisons nobles des Banû Shaybân, au cours du mois de Rabî` Al-Awwal de l’an 164 A.H. — en novembre 780 E.C. —. Orphelin de père, dès avant sa naissance, il fut élevé par sa mère qui veilla à lui donner la meilleure éducation et à lui enseigner les savoirs primordiaux en ces temps. Il mémorisa le Noble Cora avant de se lancer avec avidité dans l’apprentissage du Hadîth. Au petit matin, il se dépêchait de se rendre auprès de son maître pour être le premier de ses étudiants à se rendre aux études. Lorsqu’il sortit de la petite enfance, il rejoignit le cercle de l’Imâm Abû Yûsuf — le brillant disciple de l’Imâm Abû Hanîfah et le premier homme à exercer la fonction de Grand Juge (Qâdî Al-Qudâh) — où se retrouvaient pêle-mêle étudiants, savants et magistrats. Il passa quatre ans dans le cercle d’Abû Yûsuf durant lesquels il prit en note tout ce qu’il entendait, soit l’équivalent de quatre malles d’écrits. Il assita également au cercle du Maître des Savants du Hadîth à Bagdad, Hushaym Ibn Bashîr As-Sulamî. Dès qu’un savant séjournait à Bagdad, il veillait à prendre contact avec lui et à se former auprès de lui. Il se forma ainsi auprès de Nu`aym Ibn Hammâd, `Abd Ar-Rahmân Ibn Mahdî et `Umayr Ibn `Abd Allâh Ibn Khâlid.
La quête du savoir
Âgé de douze ans, Ahmad Ibn Hanbal entama sa quête du savoir vers l’an 186 A.H., circa 802 E.C. Il se rendit à Basorah, à Koufah, à Ar-Ruqah, au Yémen et dans le Hijâz et rencontra de nombreux grands savants et juristes du monde musulman tels que Yahyâ Ibn Sa`îd Al-Qattân, Abû Dâwûd At-Tayâlisî, Wakî` Ibn Al-Jarrâh, Abû Mu`âwiyah Ad-Darîr, Sufyân Ibn `Uyaynah, et Ash-Shâfi`î. Ibn Hanbal suivit longuement ce dernier et se forma auprès de lui à la jurisprudence et ses fondements. L’Imâm Ahmad réservait beaucoup de respect et d’admiration pour l’Imâm Ash-Shâfi`î au point que, pendant quarante années consécutives, il ne passa pas une nuit sans faire des invocations en faveur de son maître. Lorsqu’il narrait le hadîth du Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — selon lequel : « Au début de chaque siècle, Dieu envoie un réformateur qui renouvelle à cette communauté les affaires de leur religion. » [2], il disait : « Dieu — Exalté soit-Il — a envoyé notre maître `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz au début du deuxième siècle pour renouveler à cette communauté sa religion, et j’espère qu’Ash-Shâfi`î soit celui envoyé au début du troisième siècle. » De son côté, l’Imâm Ash-Shâfi`î fit l’éloge de son disciple disant : « Je n’ai point vu plus connaisseur du Livre de Dieu que ce jeune homme Qurayshite. » Lorsqu’on interrogea l’Imâm Ash-Shâfi`î sur la raison qui le poussait à recevoir et à rendre visite fréquemment à l’Imâm Ahmad, il répondit par ces vers de poésie :
Qâlû yazûruka Ahmadu wa tazûruhû *** qult ul-fadâ’ilu lâ tubârihu manziluhû
in zâranî fa bi-fadlihî aw zurtuhû fa li-fadlihi *** fal-fadlu fil-hâlayni lahû
Traduction :
Ils dirent : “Ahmad te rend visite et tu lui rends visite.” *** Je répondis : “Les vertus ne quittent point sa demeure.”
S’il me rend visite, le mérite est sien et, si je lui rends visite, c’est pour son mérite. *** Dans les deux cas, le mérite est sien.
Ainsi voit-on un bel exemple de respect mutuel entre les savants et combien cela contraste avec le comportement des gens sectaires qui, pour grandir leur maître, se croient obligés de dénigrer les autres savants.
L’attachement de l’Imâm Ahmad à la science était tel qu’aucun obstacle ne pouvait l’en empêcher. Tout savant qu’il était, reconnu et loué par ses maîtres et par ses pairs pour ses compétences et sa maîtrise, il n’hésitait pas à saisir sa plume et à s’asseoir en tant que disciple écoutant et consignant humblement les enseignements prodigués par autrui. Ses contemporains objectaient : « Abû `Abd Allâh, tu as atteint un rang élevé, tu es l’Imâm des musulmans. » Il répondait : « Ma plume m’accompagnera toujours, jusqu’à la tombe ! »
Par ailleurs, il se donna beaucoup de mal pour rejoindre `Abd Allâh Ibn Al-Mubârak qu’il dut suivre à la trace de pays en pays pendant longtemps. Une fois en sa compagnie, il puisa dans sa science en matière de Hadîth et d’Éthique. Ce dernier lui enseigna notamment l’ascétisme véritable. Il distribuait des gâteaux alors qu’il ne mangeait en majorité que du pain. Lorsqu’il avait envie de quelque mets délicieux, il invitait toujours quelqu’un à sa table car, disait-il, la nourriture mangée en compagnie d’invités est exemptée de tout compte-rendu. On lui dit un jour que sa fortune s’était amenuisée et qu’il fallait qu’il soit moins généreux, il répondit que, de toute façon, il ne lui restait plus longtemps à vivre. Tout comme `Abd Ar-Razzâq le Yéménite, il voulut faire don d’une somme d’argent à l’Imâm Ahmad, mais ce dernier déclina rappelant qu’il lui tenait compagnie pour son savoir et non pour son argent.
L’enseignement et la fatwa
En 204 A.H. — 819 E.C. —, l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal se consacra à l’enseignement et à la fatwa à Bagdad. Jusque-là il s’était refusé à la fatwa en attendant d’atteindre l’âge de quarante ans et ce, pour diverses raisons :
1. Il voulut suivre l’exemple du Prophète, repris par `Abd Allâh Ibn `Umar — que Dieu l’agrée — [3].
2. Il tenait les assemblées de fiqh et de fatwa en grande estime, considérant qu’elles étaient les lieux de l’héritage prophétique.
3. Il s’interdisait d’exercer cette activité du vivant de son Sheikh et Maître l’Imâm Ash-Shâfi`î.
Il eut nombre de disciples brillants comme Abû Bakr Al-Marwazî — son disciple préféré pour sa science et son scrupule —, Abû Bakr Al-Athram, Ishâq Ibn Mansûr At-Tamîmî, Ibrâhîm Ibn Ishâq Al-Harbî, Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd et Baqiyy Ibn Mukhallad.
Son école juridique
L’Imâm Ahmad ne consigna pas lui-même son école juridique, ni ne rédigea le moindre traité de jurisprudence. Il ne dicta pas non plus les verdicts de son école à ses disciples et détestait qu’on consignât ses opinions et ses fatwas. On doit la compilation de la jurisprudence hanbalite à Abû Bakr Al-Khallâl (décédé en 311 A.H., 923 E.C.), le disciple d’Abû Bakr Al-Marwazî. Celui-ci parcourut les contrées à la recherche des verdicts rendus par l’Imâm Ahmad et réussit à en recueillir un nombre sans précédent qu’il classifia dans son ouvrage en vingt volumes intitulé Al-Jâmi` Al-Kabîr (« Le grand recueil »). Ensuite, il se consacra à enseigner la jurisprudence de l’Imâm Ahmad dans la Mosquée d’Al-Mahdî à Bagdad. L’école juridique de l’Imâm Ahmad venait ainsi de naître et était passée d’une somme éparse d’opinions transmises oralement à un corpus écrit.
Puis, Abû Al-Qâsim Al-Khiraqî (décédé en 334 A.H., 946 E.C.) se chargea de faire une synthèse de la compilation réalisée par Abû Bakr Al-Khallâl qu’on connaît sous le titre de Mukhtasar Al-Khiraqî (« L’abrégé d’Al-Khiraqî »). Son ouvrage connut beaucoup de succès, si bien qu’on lui connaît près de trois cents commentaires et explications dont notamment Al-Mughnî d’Ibn Qudâmah Al-Maqdisî (décédé en 620 A.H., 1233 E.C.). Non seulement Ibn Qudâmah commenta l’ouvrage, mais il se chargea également de relever les différentes opinions existant au sein de l’école tout en fournissant les arguments des différents partis et en arbitrant entre eux, le tout dans un style remarquablement fluide et précis.
Ensuite, Ibn Taymiyah l’Aïeul (Ibn Taymiyah Al-Jadd), alias `Abd As-Salâm Ibn `Abd Allâh — décédé en 652 A.H., 1254 E.C. —, fit une classification des questions juridiques de l’école hanbalite dans son ouvrage Al-Muharrar. Après cela, la littérature hanbalite se multiplia et se démocratisa.
L’Imâm Ahmad vit passer quatre califats successifs de son vivant. D’abord, il y eut le califat d’Al-Ma’mûn, ensuite celui d’Al-Mu`tasim, puis celui d’Al-Wâthiq et enfin celui d’Al-Mutawakkil. En cette période, les Mu`tazilites avaient pris beaucoup d’envergure et jouissaient d’une grande influence dans les cercles du pouvoir, notamment du temps du Calife Al-Ma’mûn. Ce dernier était le disciple de Abû Hudhayl Al-`Allâm, l’un des chefs du mu`tazilisme, si bien qu’il fut subjugué par la philosophie grecque. Profitant de cette relation privilégiée, le Mu`tazilite sectaire Ahmad Ibn Abî Dhu’âd ne cessa de se rapprocher du Calife et de l’entretenir tant et si bien que ce dernier en fit son ministre et son conseiller. Or, nous avons vu précédemment que l’Imâm Ahmad était éloigné de la philosophie et du mu`tazilisme et attaché à la Sunnah et à la tradition des pieux prédécesseurs.
À cette époque, les Mu’tazilites proclamèrent la thèse de la création du Coran, c’est-à-dire que le Coran est une créature accidentelle et qu’il n’est pas la parole éternelle et ancienne de Dieu, thèse que le Calife Al-Ma’mûn reprit à son compte. En 218 A.H., 833 E.C., le Calife Al-Ma’mûn envoya un décret à son représentant à Bagdad, Ishâq Ibn Ibrâhîm, clarifiant cette thèse et l’étayant — d’après leurs dires — de preuves scientifiques détaillées. On pense cependant que ce décret n’est pas de la composition du Calife Al-Ma’mûn mais émanerait plutôt de son conseiller mu`tazilite. Toujours est-il qu’il fut ordonné à Ishâq de réunir tous les savants de Bagdad et de les convaincre que le Coran était une créature et de démettre de leurs fonctions tous ceux qui s’opposeraient à la doctrine officielle.
Dans un premier temps, Ishâq exécuta l’ordre du Calife de réunir les savants afin de les convaincre et congédia de leurs emplois ceux qui s’y opposaient, puis il envoya au Calife les réponses que ces derniers opposaient à la doctrine de la création du Coran.
Dans son livre intitulé Târikh Al-Jadal (« L’histoire du débat contradictoire »), Sheikh Mohammad Abû Zahrah rapporte longuement les interrogatoires conduits par les inquisiteurs du Calife Al-Ma’mûn, dont voici un extrait :
« Il (L’inquisiteur Ishâq Ibn Ibrâhim) se tourna de nouveau vers Ahmad Ibn Hanbal et lui demanda : “Que dis-tu à propos du Coran ?” Il répondit : “Il est la Parole de Dieu.” Il lui demanda : “Est-il créé ?” Il répondit : “Il est la Parole de Dieu, je n’ai rien d’autre à ajouter.” Alors, il lui demanda de lire la formule exigée par le Calife mais l’Imâm s’arrêta après la phrase “Rien n’est à Sa ressemblance et Il est l’Audient le Clairvoyant” et refusa de dire "Aucune de Ses créatures ne lui ressemble dans quelque qualité que ce soit, de quelque façon que ce soit" (...) Ishâq interrogea Ahmad Ibn Hanbal : “Que signifie ’Il est l’Audient le Clairvoyant’ ?” Il répondit : “Il est Tel qu’Il S’est décrit Lui-Même.” Il demanda de nouveau : “Qu’est-ce que cela signifie ?” Il répondit : “Je ne sais pas, Il est Tel qu’Il S’est décrit Lui-Même.” »
Dans un second temps, le Calife écrivit de nouveau à son représentant à Bagdad lui ordonnant de licencier ceux qui s’opposent à cette thèse, de les arrêter et de les envoyer au Calife sous peine de mort. L’Imâm Ahmad était parmi les savants ayant été arrêtés et envoyés dans leurs chaînes à Tartûs. En route, certains révisèrent leurs opinions sous l’emprise de la peur, d’autres trépassèrent, tandis que l’Imâm Ahmad campa sur sa position malgré les menaces répétées. À quelques heures de leur arrivée à Tartûs, l’Imâm Ahmad s’agenouilla et leva les yeux au ciel disant : « Seigneur, Ta patience a désabusé ce tyran si bien qu’il eut la témérité d’agresser tes saints, les frappant et les tuant. Ô Allâh, si le Coran est Ta Parole incréée, fais-nous jouir de sa protection. » Sur ce, Al-Ma’mûn décéda avant l’arrivée de l’Imâm Ahmad. Ce dernier fut détenu en prison le temps que les affaires de l’État se stabilisent.
Al-Mu`tasim, le frère du défunt Calife, prit le pouvoir et, suivant les ultimes recommandations d’Al-Ma’mûn, rapprocha Ibn Abî Dhu’âd de lui, cet ennemi déclaré de l’Imâm Ahmad. Ainsi l’Imâm Ahmad fut-il enchaîné et emmené dans ses chaînes à Bagdad où il subit de longs interrogatoires en présence du Calife. Incapables de recueillir son adhésion à leur doctrine par quelque moyen que ce soit — ni les promesses d’argent ni le débat contradictoire —, l’Imâm Ahmad fut suspendu par les pieds et flagellé jusqu’à l’évanouissement, sans aucun égard à son savoir ni à son rang. Son calvaire dura deux ans et demi... La colère des juristes commença à gronder à Bagdad, ces derniers campèrent devant la porte d’Al-Mu`tasim demandant la libération de leur maître, l’Imâm Ahmad.
Une fois relâché, ce dernier rentra chez lui soigner ses plaies. Lorsqu’on l’interrogea au sujet du Calife Al-Mu`tasim, il demanda à Dieu de lui faire miséricorde et de lui pardonner, affirmant qu’il aurait honte d’arriver le jour du jugement avec des réparations à réclamer. L’Imâm Ahmad aurait bien pu décrété la mécérance du Calife, du temps d’Al-Ma’mûn et d’Al-Mu`tasim, mais la crainte de Dieu le poussait à dire qu’il est illicite de rentrer en dissension contre le Calife tant que ce dernier était musulman, ce qui correspond à l’opinion adoptée par la majorité des savants musulmans.
Pour éviter les troubles, il fut assigné à domicile à l’époque du Calife Al-Wâthiq, entre 227 et 232 A.H. Il ne sortait de chez lui que pour accomplir les prières. Puis, lorsque le Calife Al-Mutawakkil prit le pouvoir, la doctrine de la création du Coran fut abolie et l’Imâm Ahmad réhabilité. Il put alors poursuivre ses activités d’enseignement et de narration du Hadith dans la mosquée.
sources: http://www.islamophile.org/spip/article1268.html
- babyfa
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Re: Les Imams des 4 écoles Juridiques les plus connues
Sam 13 Jan 2007 - 5:35
L'IMAM MALIK
Son arrière grand-père, 'Abou ^Amir, était un grand compagnon qui a assisté à toutes les batailles menées par le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam à l'exception de celle de Badr.
Son grand-père, Malik bin 'Abi ^Amir, était un grand tabi^iy et un de leurs savants. Il était l'un des quatre qui ont eu le privilège de prendre le corps de ^Outhman bin ^Affan, la nuit, pour l'enterrer.
Son père lui aussi était un savant.
رضي الله عنهم
L'Imam Malik رضي الله عنه est né en 93 de l'Hégire. Sa mère l'a porté durant trois ans.
Il était grand, majestueux, presque chauve, sa barbe était blanche et la couleur de sa peau était blanche tirant vers le blond.
A la fin de sa vie, l'Imam Malik est tombé malade. C'était un dimanche. Il resta ainsi durant 22 jours puis il mourut, un dimanche, le 11 Rabi^ou l-'Awwal de l'année 169 de l'Hégire.
Ses enfants s'appelaient Yahya, Mouhammad, Hammad et 'Oummou 'Abiha.
Parmi les meilleures choses que l'Imam Malik ait laissées pour la communauté, nous pouvons citer son œuvre intitulée Al-Mouwatta'.
Ce livre était une innovation (bid^ah) très importante et éminemment digne d'intérêt. En effet, ni les compagnons, ni les tabi^in ne notaient les hadith et ces derniers étaient transmis oralement. Les hadith étaient ainsi transmis et retenus jusqu'à ce que les savants prissent peur que la science ne disparaisse avec la mort des grands savants. C'est ainsi que notre maître ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz, a ordonné à l'un des savants de son époque, de noter la Sounnah et d'écrire les hadith du Messager de Allah.
L'Imam Malik a rapporté ce fait et a précisé qu'il avait en plus ordonné aux savants de toutes les régions, de mettre eux aussi par écrit tout ce qu'ils savaient.
Puis, à l'époque des tabi^in, on commença à classer les hadith et à noter la Sounnah dans des recueils. Cela se passait à une époque où les savants étaient en grand nombre dans les villes, mais il y avait aussi beaucoup d'hérétiques tels que les Khawarij, les Qadariyyah et les Chïtes.
C'est ainsi que parmi les premiers à avoir rassemblé la Sounnah dans des recueils, nous pouvons citer, entre autres, Ar-Rabi^ bin Sabih. Mais ils écrivaient des chapitres de manière éparse jusqu'à ce que les savants de la deuxième moitié du deuxième siècle commencèrent à bien noter les lois (c'est-à-dire que les chapitres des hadith formaient les chapitres des lois). C'est dans ce contexte que l'Imam Malik écrivit Al-Mouwatta'. Mais il est à noter que dans son œuvre, il sélectionna les hadith les plus sûrs, rapportés par les savants du Hijaz . Il y adjoignit beaucoup de paroles de sahabah ainsi que beaucoup de fatawa des tabi^in .
Ensuite vinrent des Imam qui composèrent des recueils avec uniquement des paroles prophétiques, cela se passa à la fin du deuxième siècle.
Le livre Al-Mouwatta' était considéré comme étant le livre le plus sûr à propos de la Sounnah, jusqu'à ce qu'apparaisse le Sahih de l'Imam Al-Boukhariy, qui est en fait un recueil ne contenant que des paroles prophétiques.
Les savants disent que l'Imam Malik avait écrit une dizaine de milliers de paroles prophétiques, puis il a commencé à sélectionner les plus sûres pendant 40 ans et que c'est la raison pour laquelle il a intitulé son œuvre Al-Mouwatta', qui signifie : Qui a été fait lentement.
^Oumar bin ^Abdi l-Wahid, un disciple de l'Imam Al-'Awza^iy, a dit : "Nous avons récité Al-Mouwatta' devant l'Imam Malik (pour l'apprendre) pendant 40 jours. Il nous dit alors : "C'est un livre que j'ai écris durant 40 ans et vous l'avez étudié et appris pendant 40 jours; ce que vous en comprenez est bien peu..."
L'Imam Malik, en parlant de son enfance a dit dans le sens approché : " J'ai dit à ma mère : "Permets-tu que je sorte pour demander la science ?" (Il était alors à Médine, la ville du prophète où il lui suffisait d'aller dans n'importe quelle mosquée pour trouver des savants). Elle m'a dit : " Viens, je vais t'habiller comme les hommes de la science". Alors elle m'a mis le turban sur la tête... Puis elle m'a dit : "Vas maintenant et note." Et il a précisé : Elle me disait souvent : "Vas chez Rabi^ah" (C'est à dire chez l'Imam Rabi^atou r-Ra'y).
Cela nous montre ô combien sa mère était sage et pieuse !
L'Imam Malik rapporte : " J'avais un frère qui était de l'âge de l'Imam bin Chihab Az-Zouhriy (Az-Zouhriy n'est autre que le chaykh de l'Imam Malik). Un jour, notre père nous a posé une question dans le domaine de la chari^ah. Mon frère répondit correctement alors que je me trompai. Par la suite, mon père me dit : " Les pigeons t'ont-ils tellement préoccupé que tu n'as pas recherché la science ?".
C'est alors que je me suis faché et que j'ai décidé de me consacrer à apprendre auprès de Ibnou Hourmouz. Cela dura sept ans durant lesquels je ne rapportais que de lui. Je mettais dans ma manche des dattes que je distribuais à ses enfants en leur disant: "Si quelqu'un vous demande où est le chaykh (votre père), dites qu'il est occupé !".
Notre maître l'Imam Malik possédait une mémoire brillante et il nous le prouve lorsqu'il nous rapporte : "Un jour, Ibnou Chihab a récité pour moi 40 hadith et plus encore. Parmi ces hadith, il y en avait qui étaient très longs. Je les ai retenus puis je lui ai demandé de me réciter à nouveau les quelques hadith qui étaient en plus des 40. Il refusa et je lui dit alors : "Si vous étiez à ma place, n'auriez-vous pas aimé qu'on les répéta pour vous?". Il répondit par l'affirmative et il les répéta. C'est ainsi que je vis que tout ce que j'avais retenu était correct."
Il a dit aussi : "Les gens ont maintenant une mauvaise mémoire. J'allais chez Sa^id Ibnou l-Mouçayyib, ^Ourwah, Al-Qaçim, 'Abou 'Ouçamah, Salim, et d'autres encore ... Je faisais une tournée et auprès de chacun d'eux, j'apprenais 50 à 100 hadith et je n'ai jamais mélangé les hadith de l'un avec ceux des autres. "
Allah ta^ala nous dit dans le Qour'an :
ce qui signifie : "Nous avons fait descendre la révélation et Nous en sommes le Gardien." Et en effet, Allah a préservé notre religion avec des hommes tels que l'Imam Malik رضي الله عنه .
Notre maître l'Imam Malik éprouvait un profond respect pour le Prophète et pour sa parole.
A ce sujet, on rapporte que lorsque les gens venaient chez lui, il leur envoyait sa servante qui leur demandait : "Le chaykh vous demande si ce que vous cherchez est le hadith ou bien des réponses à des questions." S'ils disaient : "Nous avons des questions à lui poser", il sortait et donnait des fatawa. Par contre, s'ils disaient: "Nous recherchons le hadith", il leur faisait dire de s'asseoir puis il allait prendre un bain, se parfumait, s'habillait avec des vêtements propres, mettait le turban. On disposait pour lui une chaire face aux gens et il venait, rempli de la crainte de Allah. Et jusqu'à ce qu'il termine, on faisait brûler de l'encens.
Une fois, l'Imam ^Abdoullah Ibnou l-Moubarak a dit : "J'étais chez l'Imam Malik alors qu'il nous citait des hadith et j'ai remarqué qu'un scorpion le piquait, et ce, à 16 reprises. Lui, changeait de couleur, devenait jaune, mais n'interrompit jamais le hadith du prophète ". Lorsqu'il eût terminé et que les gens furent partis, je vins lui dire : " 'Abou ^Abdillah, j'ai vu de vous ce qui était absolument étonnant aujourd'hui !". Il me répondit: "Oui, j'ai persévéré parce que je respecte les paroles du prophète ". (Cela signifie qu'il ne voulait, en aucun cas, interrompre la parole du Prophète, fusse pour 16 piqûres de scorpion !).
Un de ses disciples a dit : "On posait des questions (au sujet de la jurisprudence) à l'Imam Malik. Il répondait alors à celui qui avait posé la question: "Vas jusqu'à ce que j'aie réfléchi à la réponse". Puis il hésitait avant de répondre. Nous l'interrogeâmes à ce sujet, il se mit alors à pleurer et dit : "Je crains d'avoir beaucoup de questions le jour qui n'est pas comme tous les autres jours".
Il disait par ailleurs : "Celui qui aime répondre aux questions concernant la religion, qu'il pense qu'il s'expose par cela au paradis ou à l'enfer et qu'il réfléchisse à la façon de s'en sortir au jour dernier puis, qu'après cela, il réponde. Et il n'y a rien de plus dur pour moi que de répondre à une question sur le halal et le haram car cela (la réponse) est une affirmation d'une Loi de Allah et j'ai connu des hommes de science dans notre pays (en parlant de Médine) pour qui, répondre à une question concernant le halal et le haram était aussi terrible que de subir la mort".
Pourtant aussi savant, intelligent et saint qu'il était ; Malik, que Allah l'agrée, ne répondit un jour qu'à 6 questions sur les 48 qui lui furent posées, et au sujet de celles restées en suspens il dit : "Je ne sais pas".
Il était si majestueux qu'on le comparait à un sultan car il était très écouté. Et il était si modeste qu'il s'est accusé lui même de ne pas avoir été sincère après qu'il eut écrit Al-Mouwatta'. C'est ainsi qu'il dit : "Je le mets dans l'eau et s'il se mouille, c'est que je ne suis pas sincère et je ne le récupèrerai pas". Alors il le mit dans l'eau et le livre ne fut pas mouillé.
Chers frères, chères soeurs, il faut apprendre auprès des grands savants qui ont suivi les traces des élites, comme l'Imam Malik. Que l'on soit modeste, que l'on ne se prenne pas pour des jurisconsultes, que l'on ne réponde pas aux questions avant même qu'elles soient posées et que l'on ne dise pas que les jurisconsultes sont des hommes comme nous et que nous pouvons faire comme eux !
- abou souleymane
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Biographie de l'imam abou hanifa
Jeu 18 Jan 2007 - 8:55
Son nomAbou Hanîfa An-Nou'mân Ibn Thâbit Ibn An-Nou'mân, célèbre sous le nom du "plus grand Imâm" (الإمام الاعظم)
Sa naissance et sa jeunesse (80 H)
Il est né en l'an 80 AH (699 E.C.) à Koufa en Irak.
Sa jeunesse
Depuis sa plus tendre enfance, après avoir mémorisé le Noble Coran, il partait s'agenouiller dans ces cercles de sciences. Toutefois, il était préoccupé par le commerce avec son père. Mais lorsque le juriste 'آmir Ach-Cha'bî vit en lui les signes de l'intelligence et la vivacité de l'esprit, il lui recommanda d'assister aux assemblées des savants et de se dépenser dans l'étude. Le jeune Imâm Abou Hanîfa donna une suite favorable à ce conseil et dirigea ses efforts et son énergie vers les cercles de science. Il rapporta le Hadîth, étudia la langue et la littérature, se versa dans la science du Kalâm où son astre brilla au point de débattre avec les apôtres des différentes sectes et de réfuter de fausses croyances en matière de Credo. Puis, il se dirigea vers le Fiqh et accompagna Hammâd Ibn Abî Sulaymân pendant dix-huit ans.
Al-Khâtib dit à son sujet : "Il a vu Anâs Ibn Mâlik (رضي الله عنه)".
Ses professeurs
L'Imâm Abou Hanîfa accomplissait le pèlerinage fréquemment; on dit qu'il fit 55 pèlerinages. Ces voyages répétitifs vers les lieux saints lui permirent de rencontrer de grands juristes et mémorisateurs du Hadîth et de puiser dans leur savoir. Certains historiens comptent 4 mille professeurs pour Abou Hanîfa.
Abou Hanîfa a appris les Hadîths du célèbre ach-Cha'bî : Adh-Dhahabî a écrit que celui-ci était "le plus grand maître de Abou Hanîfa" (cité dans Dars-é Tirmidhî, tome 1 p. 93)
Il etudia egalement chez 'Ikrima, Nâfi', Zayd Ibn 'Alî Zayn Al-'آbidîn (m. 122 A.H), Ibrâhim an-Nakh'î … Mais celui de qui il pris le plus le fiqh est Hammâd Ibn Abî Soulaymân.
Ses élèves
L'Imâm Abou Hanîfa surpassa ses collègues et son étoile brilla du vivant de son sheikh. Il lui succéda à la tête de l'enseignement du Fiqh et dirigea l'école de l'opinion. De nombreux étudiants et disciples l'ont entouré, parmi eux, se distinguèrent des gens aussi doues et dévoues que : Abou Yoûssouf, Ach-Chaybâni, Zoufar, 'Abdou r-Razzâq
Après la mort de son sheikh, Hammâd Ibn Abî Soulaymân, la direction du cercle de Fiqh finit entre les mains de l'Imâm Abou Hanîfa qui était alors un quadragénaire. Les étudiants l'ont alors entouré pour puiser dans sa science abondante et son Fiqh. Il avait une approche d'enseignement toute originale. Face à une question juridique, il ne donnait pas la réponse directement, il exposait la question à ses disciples pour que chacun propose une solution argumentée. Puis, l'Imâm commentait les propos de ses élèves, en rectifiant ce qui mérite de l'être, puis au terme de cette discussion sondant les facettes du problème et les pistes de réponse, le professeur pédagogue et ses élèves arrivaient à une solution juridique. L'Imâm Abou Hanîfa entourait ses élèves de ses soins. Il dépensa même de son argent pour ses élèves, notamment son fidèle disciple Abou Yoûssouf pour lui faciliter la recherche de science et lui épargner des difficultés financières qui constituaient un frein dans ses études.
Abou Hanîfa a également eu des élèves qui furent de grands savants de Hadîths : Abdullâh Ibn ul-Mubârak en est un exemple, Yahyâ Ibn Sa'ïd al-Qattân un autre.
Son ouvrage le plus célèbre
[Al Fiqh al-akbar]
Sa mort (150 H ; 70 ans)
Abou Hanîfa retourna à Dieu le 11 Jumâdah Al-Oûla 150 A.H. (14/06/767)
Les éloges à son sujet
Ach-Châfi'î (رحمه الله) a dit : "En Fiqh, les gens sont des enfants par rapport Abou Hanîfa".
Al-Qâdî 'Iyâd (رحمه الله) a dit : "Abou Hanîfa fut un juriste, connu en jurisprudence, célèbre pour son scrupule, aisé, bienfaisant envers autrui, patient dans l'enseignement de la science de jour comme de nuit, il observait souvent le silence, parlait peu, jusqu'à ce qu'une question traitant du licite ou de l'illicite survienne…".
An-Nadir Ibn Shumayl (رحمه الله) dit : "Les gens étaient endormis, négligeant le Fiqh, jusqu'à ce qu'Abou Hanîfa les réveilla par ce qu'il a expliqué et exposé".
Tiré du site : http://wwwmanhajulhaqq.unblog.fr/biographie-des-grands-savants/
- La rencontre de ses parentsThâbit marche sous un soleil brûlant en plein midi. Il arrive dans un jardin et voit une pomme tombée à terre. Il la ramasse et en mange la moitié. Puis il se rappelle qu'il n'a pas le droit de manger quelque chose qui ne lui appartient pas, il se blâme d'avoir manger la moitié de cette pomme, et à ce moment, survient le jardinier.
Thâbit lui dit : "Je vous demande pardon pour la moitié de pomme que je viens de manger ; voilà, je vous rends ce qui reste de la pomme."
Le jardinier dit : "Je ne suis pas le propriétaire du jardin, et je n'ai pas le pouvoir de vous accorder le pardon."
"Qui est le propriétaire alors ?" demande Thâbit.
Le jardinier lui indique une maison. Thâbit s'y rend, demande à voir le propriétaire et lui raconte ce qui s'est passé.
Le propriétaire dit : "Je vous pardonne à une seule condition ! Si vous l'acceptez ; vous êtes pardonné, sinon vous me rendrez des comptes au jour du jugement dernier devant Celui Qui veille tout le temps et Qui n'oublie rien."
Thâbit se met à trembler de tout son corps, de peur que la condition ne soit trop dure.
"Quelle est cette condition ?" demanda-t-il.
"Je veux vous donner ma fille en mariage." répondit le propriétaire.
"Est-ce là une condition ? C'est plutôt un prix de mérite et une récompense d'encouragement."
Mais le propriétaire du jardin poursuit aussitôt : "Je vais vous décrire ma fille : Elle est aveugle, sourde, muette, handicapée. Elle ne peut ni entendre, ni parler, ni voir, ni marcher ! Si vous la prenez pour épouse, je vous pardonne, sans cela vous ne pourrez pas bénéficier de mon pardon."
Thâbit réfléchit longuement, la tête baissée. Puis il dit : "Je l'épouserai. Maintenant, pardonnez-moi. Je la servirai devant Dieu Tout Puissant."
Le propriétaire fait venir deux compagnons du Prophète (صلى الله عليه و سلم) pour être les témoins du mariage. Puis arrive le jour du mariage.
Le père de la fille dit : "Je vous ai préparé une chambre dans ma maison."
Il introduit ensuite sa fille dans la chambre et Thâbit entre à son tour. Il la voit assise et lui adresse le salut conformément aux préceptes de l'Islam. Son père lui avait dit qu'elle était aveugle, muette, sourde, et handicapée. Or celle-ci répond à son salut puis se lève, et lui serre la main. Il constate alors qu'elle n'est ni aveugle, ni sourde, ni muette, ni handicapée !
Etonné, il s'exclame : "Expliquez-moi ? Votre père vous avez décrit autrement ! ! Vous n'êtes donc pas aveugle, sourde, muette et handicapée ?"
Elle lui répond : "Mon père ne vous a pas mentit : Il a dit que je ne voyais pas, et effectivement, je suis aveugle à tout ce qui puisse provoquer la colère de Dieu Tout Puissant. Il vous a dit également que j'étais sourde : Effectivement, mes oreilles n'ont jamais entendu ni médisance, ni diffamation, ni frivolité, ni futilité. Il vous a dit que j'étais muette : Effectivement, je n'ai jamais prononcé de paroles susceptibles de susciter la colère de Dieu. Je suis muette à tout ce qui peut me divertir de mon adoration de Dieu. Il vous a dit que j'étais handicapée : Effectivement, je ne fréquente aucun lieu qui ne donne pas satisfaction à Dieu. Je vais seulement à la mosquée et accomplir de bonnes ouvres. Mon père n'a pas menti mais a bien dit la vérité."
Thâbit la regarde alors, et la trouve d'une beauté éblouissante. De leur union naquit le grand imam Abou Hanifa.
Sa naissance et sa jeunesse (80 H)
Il est né en l'an 80 AH (699 E.C.) à Koufa en Irak.
Sa jeunesse
Depuis sa plus tendre enfance, après avoir mémorisé le Noble Coran, il partait s'agenouiller dans ces cercles de sciences. Toutefois, il était préoccupé par le commerce avec son père. Mais lorsque le juriste 'آmir Ach-Cha'bî vit en lui les signes de l'intelligence et la vivacité de l'esprit, il lui recommanda d'assister aux assemblées des savants et de se dépenser dans l'étude. Le jeune Imâm Abou Hanîfa donna une suite favorable à ce conseil et dirigea ses efforts et son énergie vers les cercles de science. Il rapporta le Hadîth, étudia la langue et la littérature, se versa dans la science du Kalâm où son astre brilla au point de débattre avec les apôtres des différentes sectes et de réfuter de fausses croyances en matière de Credo. Puis, il se dirigea vers le Fiqh et accompagna Hammâd Ibn Abî Sulaymân pendant dix-huit ans.
Al-Khâtib dit à son sujet : "Il a vu Anâs Ibn Mâlik (رضي الله عنه)".
Ses professeurs
L'Imâm Abou Hanîfa accomplissait le pèlerinage fréquemment; on dit qu'il fit 55 pèlerinages. Ces voyages répétitifs vers les lieux saints lui permirent de rencontrer de grands juristes et mémorisateurs du Hadîth et de puiser dans leur savoir. Certains historiens comptent 4 mille professeurs pour Abou Hanîfa.
Abou Hanîfa a appris les Hadîths du célèbre ach-Cha'bî : Adh-Dhahabî a écrit que celui-ci était "le plus grand maître de Abou Hanîfa" (cité dans Dars-é Tirmidhî, tome 1 p. 93)
Il etudia egalement chez 'Ikrima, Nâfi', Zayd Ibn 'Alî Zayn Al-'آbidîn (m. 122 A.H), Ibrâhim an-Nakh'î … Mais celui de qui il pris le plus le fiqh est Hammâd Ibn Abî Soulaymân.
Ses élèves
L'Imâm Abou Hanîfa surpassa ses collègues et son étoile brilla du vivant de son sheikh. Il lui succéda à la tête de l'enseignement du Fiqh et dirigea l'école de l'opinion. De nombreux étudiants et disciples l'ont entouré, parmi eux, se distinguèrent des gens aussi doues et dévoues que : Abou Yoûssouf, Ach-Chaybâni, Zoufar, 'Abdou r-Razzâq
Après la mort de son sheikh, Hammâd Ibn Abî Soulaymân, la direction du cercle de Fiqh finit entre les mains de l'Imâm Abou Hanîfa qui était alors un quadragénaire. Les étudiants l'ont alors entouré pour puiser dans sa science abondante et son Fiqh. Il avait une approche d'enseignement toute originale. Face à une question juridique, il ne donnait pas la réponse directement, il exposait la question à ses disciples pour que chacun propose une solution argumentée. Puis, l'Imâm commentait les propos de ses élèves, en rectifiant ce qui mérite de l'être, puis au terme de cette discussion sondant les facettes du problème et les pistes de réponse, le professeur pédagogue et ses élèves arrivaient à une solution juridique. L'Imâm Abou Hanîfa entourait ses élèves de ses soins. Il dépensa même de son argent pour ses élèves, notamment son fidèle disciple Abou Yoûssouf pour lui faciliter la recherche de science et lui épargner des difficultés financières qui constituaient un frein dans ses études.
Abou Hanîfa a également eu des élèves qui furent de grands savants de Hadîths : Abdullâh Ibn ul-Mubârak en est un exemple, Yahyâ Ibn Sa'ïd al-Qattân un autre.
Son ouvrage le plus célèbre
[Al Fiqh al-akbar]
Sa mort (150 H ; 70 ans)
Abou Hanîfa retourna à Dieu le 11 Jumâdah Al-Oûla 150 A.H. (14/06/767)
Les éloges à son sujet
Ach-Châfi'î (رحمه الله) a dit : "En Fiqh, les gens sont des enfants par rapport Abou Hanîfa".
Al-Qâdî 'Iyâd (رحمه الله) a dit : "Abou Hanîfa fut un juriste, connu en jurisprudence, célèbre pour son scrupule, aisé, bienfaisant envers autrui, patient dans l'enseignement de la science de jour comme de nuit, il observait souvent le silence, parlait peu, jusqu'à ce qu'une question traitant du licite ou de l'illicite survienne…".
An-Nadir Ibn Shumayl (رحمه الله) dit : "Les gens étaient endormis, négligeant le Fiqh, jusqu'à ce qu'Abou Hanîfa les réveilla par ce qu'il a expliqué et exposé".
Tiré du site : http://wwwmanhajulhaqq.unblog.fr/biographie-des-grands-savants/
- abou souleymane
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Date d'inscription : 27/12/2006
Biographie de l'imam abou hanifa
Jeu 18 Jan 2007 - 8:57
Son nomAbou Hanîfa An-Nou'mân Ibn Thâbit Ibn An-Nou'mân, célèbre sous le nom du "plus grand Imâm" (الإمام الاعظم)
Sa naissance et sa jeunesse (80 H)
Il est né en l'an 80 AH (699 E.C.) à Koufa en Irak.
Sa jeunesse
Depuis sa plus tendre enfance, après avoir mémorisé le Noble Coran, il partait s'agenouiller dans ces cercles de sciences. Toutefois, il était préoccupé par le commerce avec son père. Mais lorsque le juriste 'آmir Ach-Cha'bî vit en lui les signes de l'intelligence et la vivacité de l'esprit, il lui recommanda d'assister aux assemblées des savants et de se dépenser dans l'étude. Le jeune Imâm Abou Hanîfa donna une suite favorable à ce conseil et dirigea ses efforts et son énergie vers les cercles de science. Il rapporta le Hadîth, étudia la langue et la littérature, se versa dans la science du Kalâm où son astre brilla au point de débattre avec les apôtres des différentes sectes et de réfuter de fausses croyances en matière de Credo. Puis, il se dirigea vers le Fiqh et accompagna Hammâd Ibn Abî Sulaymân pendant dix-huit ans.
Al-Khâtib dit à son sujet : "Il a vu Anâs Ibn Mâlik (رضي الله عنه)".
Ses professeurs
L'Imâm Abou Hanîfa accomplissait le pèlerinage fréquemment; on dit qu'il fit 55 pèlerinages. Ces voyages répétitifs vers les lieux saints lui permirent de rencontrer de grands juristes et mémorisateurs du Hadîth et de puiser dans leur savoir. Certains historiens comptent 4 mille professeurs pour Abou Hanîfa.
Abou Hanîfa a appris les Hadîths du célèbre ach-Cha'bî : Adh-Dhahabî a écrit que celui-ci était "le plus grand maître de Abou Hanîfa" (cité dans Dars-é Tirmidhî, tome 1 p. 93)
Il etudia egalement chez 'Ikrima, Nâfi', Zayd Ibn 'Alî Zayn Al-'آbidîn (m. 122 A.H), Ibrâhim an-Nakh'î … Mais celui de qui il pris le plus le fiqh est Hammâd Ibn Abî Soulaymân.
Ses élèves
L'Imâm Abou Hanîfa surpassa ses collègues et son étoile brilla du vivant de son sheikh. Il lui succéda à la tête de l'enseignement du Fiqh et dirigea l'école de l'opinion. De nombreux étudiants et disciples l'ont entouré, parmi eux, se distinguèrent des gens aussi doues et dévoues que : Abou Yoûssouf, Ach-Chaybâni, Zoufar, 'Abdou r-Razzâq
Après la mort de son sheikh, Hammâd Ibn Abî Soulaymân, la direction du cercle de Fiqh finit entre les mains de l'Imâm Abou Hanîfa qui était alors un quadragénaire. Les étudiants l'ont alors entouré pour puiser dans sa science abondante et son Fiqh. Il avait une approche d'enseignement toute originale. Face à une question juridique, il ne donnait pas la réponse directement, il exposait la question à ses disciples pour que chacun propose une solution argumentée. Puis, l'Imâm commentait les propos de ses élèves, en rectifiant ce qui mérite de l'être, puis au terme de cette discussion sondant les facettes du problème et les pistes de réponse, le professeur pédagogue et ses élèves arrivaient à une solution juridique. L'Imâm Abou Hanîfa entourait ses élèves de ses soins. Il dépensa même de son argent pour ses élèves, notamment son fidèle disciple Abou Yoûssouf pour lui faciliter la recherche de science et lui épargner des difficultés financières qui constituaient un frein dans ses études.
Abou Hanîfa a également eu des élèves qui furent de grands savants de Hadîths : Abdullâh Ibn ul-Mubârak en est un exemple, Yahyâ Ibn Sa'ïd al-Qattân un autre.
Son ouvrage le plus célèbre
[Al Fiqh al-akbar]
Sa mort (150 H ; 70 ans)
Abou Hanîfa retourna à Dieu le 11 Jumâdah Al-Oûla 150 A.H. (14/06/767)
Les éloges à son sujet
Ach-Châfi'î (رحمه الله) a dit : "En Fiqh, les gens sont des enfants par rapport Abou Hanîfa".
Al-Qâdî 'Iyâd (رحمه الله) a dit : "Abou Hanîfa fut un juriste, connu en jurisprudence, célèbre pour son scrupule, aisé, bienfaisant envers autrui, patient dans l'enseignement de la science de jour comme de nuit, il observait souvent le silence, parlait peu, jusqu'à ce qu'une question traitant du licite ou de l'illicite survienne…".
An-Nadir Ibn Shumayl (رحمه الله) dit : "Les gens étaient endormis, négligeant le Fiqh, jusqu'à ce qu'Abou Hanîfa les réveilla par ce qu'il a expliqué et exposé".
Tiré du site : http://wwwmanhajulhaqq.unblog.fr/biographie-des-grands-savants/
- La rencontre de ses parentsThâbit marche sous un soleil brûlant en plein midi. Il arrive dans un jardin et voit une pomme tombée à terre. Il la ramasse et en mange la moitié. Puis il se rappelle qu'il n'a pas le droit de manger quelque chose qui ne lui appartient pas, il se blâme d'avoir manger la moitié de cette pomme, et à ce moment, survient le jardinier.
Thâbit lui dit : "Je vous demande pardon pour la moitié de pomme que je viens de manger ; voilà, je vous rends ce qui reste de la pomme."
Le jardinier dit : "Je ne suis pas le propriétaire du jardin, et je n'ai pas le pouvoir de vous accorder le pardon."
"Qui est le propriétaire alors ?" demande Thâbit.
Le jardinier lui indique une maison. Thâbit s'y rend, demande à voir le propriétaire et lui raconte ce qui s'est passé.
Le propriétaire dit : "Je vous pardonne à une seule condition ! Si vous l'acceptez ; vous êtes pardonné, sinon vous me rendrez des comptes au jour du jugement dernier devant Celui Qui veille tout le temps et Qui n'oublie rien."
Thâbit se met à trembler de tout son corps, de peur que la condition ne soit trop dure.
"Quelle est cette condition ?" demanda-t-il.
"Je veux vous donner ma fille en mariage." répondit le propriétaire.
"Est-ce là une condition ? C'est plutôt un prix de mérite et une récompense d'encouragement."
Mais le propriétaire du jardin poursuit aussitôt : "Je vais vous décrire ma fille : Elle est aveugle, sourde, muette, handicapée. Elle ne peut ni entendre, ni parler, ni voir, ni marcher ! Si vous la prenez pour épouse, je vous pardonne, sans cela vous ne pourrez pas bénéficier de mon pardon."
Thâbit réfléchit longuement, la tête baissée. Puis il dit : "Je l'épouserai. Maintenant, pardonnez-moi. Je la servirai devant Dieu Tout Puissant."
Le propriétaire fait venir deux compagnons du Prophète (صلى الله عليه و سلم) pour être les témoins du mariage. Puis arrive le jour du mariage.
Le père de la fille dit : "Je vous ai préparé une chambre dans ma maison."
Il introduit ensuite sa fille dans la chambre et Thâbit entre à son tour. Il la voit assise et lui adresse le salut conformément aux préceptes de l'Islam. Son père lui avait dit qu'elle était aveugle, muette, sourde, et handicapée. Or celle-ci répond à son salut puis se lève, et lui serre la main. Il constate alors qu'elle n'est ni aveugle, ni sourde, ni muette, ni handicapée !
Etonné, il s'exclame : "Expliquez-moi ? Votre père vous avez décrit autrement ! ! Vous n'êtes donc pas aveugle, sourde, muette et handicapée ?"
Elle lui répond : "Mon père ne vous a pas mentit : Il a dit que je ne voyais pas, et effectivement, je suis aveugle à tout ce qui puisse provoquer la colère de Dieu Tout Puissant. Il vous a dit également que j'étais sourde : Effectivement, mes oreilles n'ont jamais entendu ni médisance, ni diffamation, ni frivolité, ni futilité. Il vous a dit que j'étais muette : Effectivement, je n'ai jamais prononcé de paroles susceptibles de susciter la colère de Dieu. Je suis muette à tout ce qui peut me divertir de mon adoration de Dieu. Il vous a dit que j'étais handicapée : Effectivement, je ne fréquente aucun lieu qui ne donne pas satisfaction à Dieu. Je vais seulement à la mosquée et accomplir de bonnes ouvres. Mon père n'a pas menti mais a bien dit la vérité."
Thâbit la regarde alors, et la trouve d'une beauté éblouissante. De leur union naquit le grand imam Abou Hanifa.
Sa naissance et sa jeunesse (80 H)
Il est né en l'an 80 AH (699 E.C.) à Koufa en Irak.
Sa jeunesse
Depuis sa plus tendre enfance, après avoir mémorisé le Noble Coran, il partait s'agenouiller dans ces cercles de sciences. Toutefois, il était préoccupé par le commerce avec son père. Mais lorsque le juriste 'آmir Ach-Cha'bî vit en lui les signes de l'intelligence et la vivacité de l'esprit, il lui recommanda d'assister aux assemblées des savants et de se dépenser dans l'étude. Le jeune Imâm Abou Hanîfa donna une suite favorable à ce conseil et dirigea ses efforts et son énergie vers les cercles de science. Il rapporta le Hadîth, étudia la langue et la littérature, se versa dans la science du Kalâm où son astre brilla au point de débattre avec les apôtres des différentes sectes et de réfuter de fausses croyances en matière de Credo. Puis, il se dirigea vers le Fiqh et accompagna Hammâd Ibn Abî Sulaymân pendant dix-huit ans.
Al-Khâtib dit à son sujet : "Il a vu Anâs Ibn Mâlik (رضي الله عنه)".
Ses professeurs
L'Imâm Abou Hanîfa accomplissait le pèlerinage fréquemment; on dit qu'il fit 55 pèlerinages. Ces voyages répétitifs vers les lieux saints lui permirent de rencontrer de grands juristes et mémorisateurs du Hadîth et de puiser dans leur savoir. Certains historiens comptent 4 mille professeurs pour Abou Hanîfa.
Abou Hanîfa a appris les Hadîths du célèbre ach-Cha'bî : Adh-Dhahabî a écrit que celui-ci était "le plus grand maître de Abou Hanîfa" (cité dans Dars-é Tirmidhî, tome 1 p. 93)
Il etudia egalement chez 'Ikrima, Nâfi', Zayd Ibn 'Alî Zayn Al-'آbidîn (m. 122 A.H), Ibrâhim an-Nakh'î … Mais celui de qui il pris le plus le fiqh est Hammâd Ibn Abî Soulaymân.
Ses élèves
L'Imâm Abou Hanîfa surpassa ses collègues et son étoile brilla du vivant de son sheikh. Il lui succéda à la tête de l'enseignement du Fiqh et dirigea l'école de l'opinion. De nombreux étudiants et disciples l'ont entouré, parmi eux, se distinguèrent des gens aussi doues et dévoues que : Abou Yoûssouf, Ach-Chaybâni, Zoufar, 'Abdou r-Razzâq
Après la mort de son sheikh, Hammâd Ibn Abî Soulaymân, la direction du cercle de Fiqh finit entre les mains de l'Imâm Abou Hanîfa qui était alors un quadragénaire. Les étudiants l'ont alors entouré pour puiser dans sa science abondante et son Fiqh. Il avait une approche d'enseignement toute originale. Face à une question juridique, il ne donnait pas la réponse directement, il exposait la question à ses disciples pour que chacun propose une solution argumentée. Puis, l'Imâm commentait les propos de ses élèves, en rectifiant ce qui mérite de l'être, puis au terme de cette discussion sondant les facettes du problème et les pistes de réponse, le professeur pédagogue et ses élèves arrivaient à une solution juridique. L'Imâm Abou Hanîfa entourait ses élèves de ses soins. Il dépensa même de son argent pour ses élèves, notamment son fidèle disciple Abou Yoûssouf pour lui faciliter la recherche de science et lui épargner des difficultés financières qui constituaient un frein dans ses études.
Abou Hanîfa a également eu des élèves qui furent de grands savants de Hadîths : Abdullâh Ibn ul-Mubârak en est un exemple, Yahyâ Ibn Sa'ïd al-Qattân un autre.
Son ouvrage le plus célèbre
[Al Fiqh al-akbar]
Sa mort (150 H ; 70 ans)
Abou Hanîfa retourna à Dieu le 11 Jumâdah Al-Oûla 150 A.H. (14/06/767)
Les éloges à son sujet
Ach-Châfi'î (رحمه الله) a dit : "En Fiqh, les gens sont des enfants par rapport Abou Hanîfa".
Al-Qâdî 'Iyâd (رحمه الله) a dit : "Abou Hanîfa fut un juriste, connu en jurisprudence, célèbre pour son scrupule, aisé, bienfaisant envers autrui, patient dans l'enseignement de la science de jour comme de nuit, il observait souvent le silence, parlait peu, jusqu'à ce qu'une question traitant du licite ou de l'illicite survienne…".
An-Nadir Ibn Shumayl (رحمه الله) dit : "Les gens étaient endormis, négligeant le Fiqh, jusqu'à ce qu'Abou Hanîfa les réveilla par ce qu'il a expliqué et exposé".
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