le pardon et le repentir
Lun 17 Déc 2007 - 20:28
Le pardon et le repentir
Shaykh ‘Abd Al-Malik Ramadanî
Allah dit : « N’adorez
qu’Allah. Moi, je suis pour vous, de Sa part, un avertisseur et un
annonciateur. Demandez pardon à votre Seigneur, et repentez-vous à Lui.
Il vous accordera une belle jouissance jusqu’à un terme fixé, et Il
accordera à chaque méritant l’honneur qu’il mérite. Mais si vous
tournez le dos, alors je crains pour vous le châtiment d’un grand jour.
» (Hûd : 2-3)
A
plusieurs reprises dans cette sourate, le repentir est associé à la
demande de pardon, et ces versets sont les premiers. Allah nous informe
également concernant le récit de Hûd qu’il a dit à son peuple : « Ô
mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui
pour qu’Il envoie sur vous du ciel des pluies abondantes et qu’Il
ajoute force à votre force. Et ne vous détournez pas [de Lui] comme des
coupables. » (Hûd : 52) Le troisième endroit concerne Sâlih à propos duquel Allah nous informe qu’il a dit à son peuple : « Implorez donc Son pardon, puis repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est bien Proche et Il répond aux appels. » (Hûd : 61) Le quatrième endroit concerne Shu’ayb à propos duquel Allah nous informe qu’il a dit à son peuple : « Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et Plein d’amour. » (Hûd : 90) Il dit également dans sourate Al-Mâ’idah : « Ne vont-ils pas se repentir à Allah et implore Son pardon ? En effet, Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Al-Mâ’idah : 74)
Le
secret de cela est peut être que puisque l’homme commet des péchés, il
a besoin de demander pardon à son Seigneur pour ses péchés, et c’est là
la demande de pardon mentionnée dans les versets précédents. L’homme a
également besoin d’une volonté forte de ne pas revenir à ses péchés, et
c’est là le repentir dont la mention s’est répétée dans les versets
précédents. L’homme est très insouciant donc il a besoin d’être protégé
de ses péchés passés et de prendre garde aux péchés futurs. Sa parole :
« Demandez pardon à votre Seigneur » concerne le passé et Sa parole : « puis repentez-vous à Lui » concerne le futur, comme l’a mentionné As-Shawkânî dans Fath Al-Qadîr (2/481).
Mais
il est possible que l’attention de l’étudiant qui médite sur les
versets de ce chapitre ait été attirée sur une troisième chose qui se
répète également en dehors du commandement de la demande de pardon et
du repentir, et cette chose réside dans Sa Parole : « N’adorez qu’Allah » qui apparaît dans les versets 2 et 26, et en trois autres endroits : 50, 61 et 84 sous la formulation : « Adorez Allah, vous n’avez pas d’autre divinité digne d’adoration en dehors de Lui.
»
Les deux éléments précédemment cités visaient à rectifier
spécifiquement le passé et le futur, et il est connu qu’il existe trois
temps, et le temps restant est le présent qui est le temps de
réalisation du troisième ordre que nous venons de mentionner. Cela a
été souligné par Ibn Al-Qayyim dans son livre unique Al-Fawâ’id (p.116-118) lorsqu’il dit :
« Viens
! Je t’invite à t’introduire auprès d’Allah et à Lui tenir compagnie
dans la demeure de la Félicité, sans effort, ni fatigue, ni épuisement,
par le chemin le plus court et le plus aisé. Pour cela, sache que tu
vis un instant délimité par deux autres moments, et cet instant est en
fait l’existence que tu mènes actuellement. C’est le présent délimité
par le passé et le futur. Tu peux corriger le passé par le repentir,
les
regrets et la demande de pardon. Cela n’a rien de fatigant, d’épuisant
et n’implique aucun effort harassant, car c’est un simple acte du cœur.
Pour les actes futurs, abstiens-toi de commettre des péchés. Cette
retenue n’est qu’un délaissement reposant, car ce n’est pas un acte
accompli par les membres du corps qui te serait difficile à supporter.
Il s’agit simplement d’une résolution et d’une intention
fermes qui
reposent le corps, le cœur et l’âme. Rectifie le passé par le repentir.
Quant au futur, prépare-le en t’abstenant de commettre des péchés, en
prenant une bonne résolution et en ayant une ferme intention. Les
membres du corps ne sont sollicités à aucun de ces deux moments, et ne
se fatiguent ni ne s’épuisent. Tout le problème réside finalement dans
l’instant présent situé entre ces deux moments. Si tu
le gâches, tu
auras gâché ton bonheur et ton salut. Si tu le protèges en améliorant
les deux moments avant et après lui comme vu plus haut, tu seras sauvé
et tu gagneras le repos, les plaisirs et les délices.
Cependant,
protéger le présent est plus éprouvant que de corriger le passé et de
préparer le futur. Protéger le présent, c’est imposer à son âme de
s’occuper de ce qui lui est bénéfique et qui est plus à même de lui
apporter le bonheur. Les gens à ce sujet occupent des degrés très
différents. Par Allah ! Il appartiendra vite au passé cet instant
présent
où tu peux faire des provisions pour l’au-delà dont la demeure finale
est soit le Paradis soit l’Enfer. Si tu utilises cet instant présent
comme un chemin menant vers ton Seigneur, tu atteindras alors le
bonheur ultime et le succès éclatant durant cette courte période qu’est
la vie, dont la durée est insignifiante par rapport à
l’éternité. Si
en revanche tu préfères les désirs, le repos, les loisirs et les jeux,
tes jours passeront comme un éclair, et laisseront place à une immense
et éternelle douleur. La subir et la supporter est bien plus difficile
et bien plus long que le fait de patienter face aux interdits d’Allah,
face à Ses ordres et face à la résistance que l’on
oppose à nos passions par amour pour Allah. »
L’explication qu’a donné Ibn Al-Qayyim des versets précédents est celle d’un homme
qui connaît la voie des pieux prédécesseurs, imprégné des sens du Coran vers lesquels ils ont été guidés, et on rapporte dans Az-Zuhd Al-Kabîr
de Al-Bayhaqî (2/196-197) un récit en ce sens d’après Al-Hasan : « Ce
bas monde est fait de trois jours : hier est parti avec ce qu’il
contenait. Quant à demain, il est possible que tu ne le vois pas. Et le
jour
présent est celui qui t’appartient, alors œuvre en lui. » Il rapporte
aussi de ‘Abd Allah Ibn Munâzil : « Celui qui se préoccupe du passé et
du futur perd son temps sans aucun profit. »
Je dis : Ceci pour celui qui délaisse le temps présent et se préoccupe des
insufflations
du passé, car cela l’empêche d’agir, surtout s’il est négligent, Satan
ne cessera de le lui rappeler jusqu’à susciter en lui le désespoir. De
même pour celui qui se préoccupe de l’avenir plutôt que du présent, il
ne cessera d’être dans l’imaginaire et les figurations jusqu’à ce que
sont cœur soit totalement absorbé par ses
espoirs. C’est pourquoi
(Al-Bayhaqî) rapporte de Shamît Ibn ‘Ajlân : « Le croyant doit se dire
: il y a trois temps. Hier est passé avec ce qu’il contenait. Demain
est un espoir que tu n’atteindras peut être pas, et si tu es des
adeptes du lendemain, alors demain vient avec la subsistance du
lendemain, et avant demain il y a une journée et une
nuit qui
verront la disparition de nombreuses âmes, et il se peut que tu sois
l’une d’entre elles, alors penser au jour d’aujourd’hui te suffit. » Il
rapporte également de Sa’îd Al-Kharrâz : « Se préoccuper du passé est
une perte du temps présent. » Il rapporte aussi de Ibrâhîm Ibn Shaybân
: « Celui qui préserve son temps et ne le perd pas en ce
qui ne contient pas l’agrément d’Allah, Allah préservera sa religion et sa vie d’ici bas. » Et il a été dit :
Profitez de moi car je disparais Tirez profit de ce que vous avez vécu de mes admonitions Le passé est perdu et l’espoir fait partie de l’invisible Et tu ne possèdes pour toi que le temps présent
Source : Min Kulli Sûrah Fâ’idah, p.106-109.
Traduit et publié par les Salafis de l’Est.
Shaykh ‘Abd Al-Malik Ramadanî
Allah dit : « N’adorez
qu’Allah. Moi, je suis pour vous, de Sa part, un avertisseur et un
annonciateur. Demandez pardon à votre Seigneur, et repentez-vous à Lui.
Il vous accordera une belle jouissance jusqu’à un terme fixé, et Il
accordera à chaque méritant l’honneur qu’il mérite. Mais si vous
tournez le dos, alors je crains pour vous le châtiment d’un grand jour.
» (Hûd : 2-3)
A
plusieurs reprises dans cette sourate, le repentir est associé à la
demande de pardon, et ces versets sont les premiers. Allah nous informe
également concernant le récit de Hûd qu’il a dit à son peuple : « Ô
mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui
pour qu’Il envoie sur vous du ciel des pluies abondantes et qu’Il
ajoute force à votre force. Et ne vous détournez pas [de Lui] comme des
coupables. » (Hûd : 52) Le troisième endroit concerne Sâlih à propos duquel Allah nous informe qu’il a dit à son peuple : « Implorez donc Son pardon, puis repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est bien Proche et Il répond aux appels. » (Hûd : 61) Le quatrième endroit concerne Shu’ayb à propos duquel Allah nous informe qu’il a dit à son peuple : « Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et Plein d’amour. » (Hûd : 90) Il dit également dans sourate Al-Mâ’idah : « Ne vont-ils pas se repentir à Allah et implore Son pardon ? En effet, Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Al-Mâ’idah : 74)
Le
secret de cela est peut être que puisque l’homme commet des péchés, il
a besoin de demander pardon à son Seigneur pour ses péchés, et c’est là
la demande de pardon mentionnée dans les versets précédents. L’homme a
également besoin d’une volonté forte de ne pas revenir à ses péchés, et
c’est là le repentir dont la mention s’est répétée dans les versets
précédents. L’homme est très insouciant donc il a besoin d’être protégé
de ses péchés passés et de prendre garde aux péchés futurs. Sa parole :
« Demandez pardon à votre Seigneur » concerne le passé et Sa parole : « puis repentez-vous à Lui » concerne le futur, comme l’a mentionné As-Shawkânî dans Fath Al-Qadîr (2/481).
Mais
il est possible que l’attention de l’étudiant qui médite sur les
versets de ce chapitre ait été attirée sur une troisième chose qui se
répète également en dehors du commandement de la demande de pardon et
du repentir, et cette chose réside dans Sa Parole : « N’adorez qu’Allah » qui apparaît dans les versets 2 et 26, et en trois autres endroits : 50, 61 et 84 sous la formulation : « Adorez Allah, vous n’avez pas d’autre divinité digne d’adoration en dehors de Lui.
»
Les deux éléments précédemment cités visaient à rectifier
spécifiquement le passé et le futur, et il est connu qu’il existe trois
temps, et le temps restant est le présent qui est le temps de
réalisation du troisième ordre que nous venons de mentionner. Cela a
été souligné par Ibn Al-Qayyim dans son livre unique Al-Fawâ’id (p.116-118) lorsqu’il dit :
« Viens
! Je t’invite à t’introduire auprès d’Allah et à Lui tenir compagnie
dans la demeure de la Félicité, sans effort, ni fatigue, ni épuisement,
par le chemin le plus court et le plus aisé. Pour cela, sache que tu
vis un instant délimité par deux autres moments, et cet instant est en
fait l’existence que tu mènes actuellement. C’est le présent délimité
par le passé et le futur. Tu peux corriger le passé par le repentir,
les
regrets et la demande de pardon. Cela n’a rien de fatigant, d’épuisant
et n’implique aucun effort harassant, car c’est un simple acte du cœur.
Pour les actes futurs, abstiens-toi de commettre des péchés. Cette
retenue n’est qu’un délaissement reposant, car ce n’est pas un acte
accompli par les membres du corps qui te serait difficile à supporter.
Il s’agit simplement d’une résolution et d’une intention
fermes qui
reposent le corps, le cœur et l’âme. Rectifie le passé par le repentir.
Quant au futur, prépare-le en t’abstenant de commettre des péchés, en
prenant une bonne résolution et en ayant une ferme intention. Les
membres du corps ne sont sollicités à aucun de ces deux moments, et ne
se fatiguent ni ne s’épuisent. Tout le problème réside finalement dans
l’instant présent situé entre ces deux moments. Si tu
le gâches, tu
auras gâché ton bonheur et ton salut. Si tu le protèges en améliorant
les deux moments avant et après lui comme vu plus haut, tu seras sauvé
et tu gagneras le repos, les plaisirs et les délices.
Cependant,
protéger le présent est plus éprouvant que de corriger le passé et de
préparer le futur. Protéger le présent, c’est imposer à son âme de
s’occuper de ce qui lui est bénéfique et qui est plus à même de lui
apporter le bonheur. Les gens à ce sujet occupent des degrés très
différents. Par Allah ! Il appartiendra vite au passé cet instant
présent
où tu peux faire des provisions pour l’au-delà dont la demeure finale
est soit le Paradis soit l’Enfer. Si tu utilises cet instant présent
comme un chemin menant vers ton Seigneur, tu atteindras alors le
bonheur ultime et le succès éclatant durant cette courte période qu’est
la vie, dont la durée est insignifiante par rapport à
l’éternité. Si
en revanche tu préfères les désirs, le repos, les loisirs et les jeux,
tes jours passeront comme un éclair, et laisseront place à une immense
et éternelle douleur. La subir et la supporter est bien plus difficile
et bien plus long que le fait de patienter face aux interdits d’Allah,
face à Ses ordres et face à la résistance que l’on
oppose à nos passions par amour pour Allah. »
L’explication qu’a donné Ibn Al-Qayyim des versets précédents est celle d’un homme
qui connaît la voie des pieux prédécesseurs, imprégné des sens du Coran vers lesquels ils ont été guidés, et on rapporte dans Az-Zuhd Al-Kabîr
de Al-Bayhaqî (2/196-197) un récit en ce sens d’après Al-Hasan : « Ce
bas monde est fait de trois jours : hier est parti avec ce qu’il
contenait. Quant à demain, il est possible que tu ne le vois pas. Et le
jour
présent est celui qui t’appartient, alors œuvre en lui. » Il rapporte
aussi de ‘Abd Allah Ibn Munâzil : « Celui qui se préoccupe du passé et
du futur perd son temps sans aucun profit. »
Je dis : Ceci pour celui qui délaisse le temps présent et se préoccupe des
insufflations
du passé, car cela l’empêche d’agir, surtout s’il est négligent, Satan
ne cessera de le lui rappeler jusqu’à susciter en lui le désespoir. De
même pour celui qui se préoccupe de l’avenir plutôt que du présent, il
ne cessera d’être dans l’imaginaire et les figurations jusqu’à ce que
sont cœur soit totalement absorbé par ses
espoirs. C’est pourquoi
(Al-Bayhaqî) rapporte de Shamît Ibn ‘Ajlân : « Le croyant doit se dire
: il y a trois temps. Hier est passé avec ce qu’il contenait. Demain
est un espoir que tu n’atteindras peut être pas, et si tu es des
adeptes du lendemain, alors demain vient avec la subsistance du
lendemain, et avant demain il y a une journée et une
nuit qui
verront la disparition de nombreuses âmes, et il se peut que tu sois
l’une d’entre elles, alors penser au jour d’aujourd’hui te suffit. » Il
rapporte également de Sa’îd Al-Kharrâz : « Se préoccuper du passé est
une perte du temps présent. » Il rapporte aussi de Ibrâhîm Ibn Shaybân
: « Celui qui préserve son temps et ne le perd pas en ce
qui ne contient pas l’agrément d’Allah, Allah préservera sa religion et sa vie d’ici bas. » Et il a été dit :
Profitez de moi car je disparais Tirez profit de ce que vous avez vécu de mes admonitions Le passé est perdu et l’espoir fait partie de l’invisible Et tu ne possèdes pour toi que le temps présent
Source : Min Kulli Sûrah Fâ’idah, p.106-109.
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